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Les numéros E

Les numéros E sont les petits lutins de la fabrication de notre alimentation. Il suffit d’en mettre quelques milligrammes pour sucrer sans calories, donner plus de goût ou raviver les couleurs. Ils rendent les aliments plus croustillants, leur permettent de mieux se conserver ou se tartiner, et beaucoup de produits n’existeraient tout simplement pas sans eux.

 

 

 

Par la Société Suisse de Nutrition SSN

 

 

De l’azorubine à l’acétate de zinc, du E 100 au E 1521, au total 330 additifs sont autorisés en Suisse. Que ce soit les numéros ou la désignation des substances, rien ne sonne naturel et les consommateurs se posent naturellement des questions: En fait, qu’est-ce que je mange? A quoi servent ces additifs? En dépit de ce fort scepticisme (près d’un quart de la population suisse craint des risques pour la santé), un grand nombre de produits ne pourraient être vendus sans ces additifs. Ainsi, quasiment toute la palette des produits finis ne pourrait pas voir le jour sans les numéros E. Et les denrées ne pourraient être conservées aussi longtemps sans l’action de ces petits E. Ces numéros E sont au coeur d’une polémique depuis bien des années déjà.

 

La lettre E désigne l’Europe et signifie que l’additif est autorisé par l’UE. Il reçoit ainsi une sorte de tampon de l’UE comme quoi il est sans risque. Pour l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), s’il est utilisé dans les quantités autorisées et dans le but mentionné, il n’est pas dangereux pour la santé.

 

Beaucoup sont effrayés à la simple mention du polyéthylène glycol, qui évoque produit antigel et chimie dans les aliments. Si le fabricant veut éviter de donner à la liste des ingrédients une consonance trop chimique, en citant le polyéthylène glycol par exemple, il peut aussi mentionner le numéro E, dans ce cas E 1521. Il doit de plus indiquer dans tous les cas dans la liste une catégorie, colorant, stabilisant ou agent d’enrobage. Ainsi, toute personne qui n’a aucune connaissance en chimie des aliments peut s’imaginer à peu près les fonctions de tous ces additifs dans son alimentation.

 

Une réglementation détaillée

Quels additifs sont autorisés et dans quelles proportions? Sur ces sujets, la Suisse s’est largement alignée sur les lois et ordonnances de l’UE. Pour chaque numéro E, sur mandat de l’UE, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a analysé des études scientifiques, en vue de déterminer les quantités maximales pour des groupes de denrées spécifiques. Ces valeurs maximales dépendent du risque que la substance représente pour la santé, de la quantité nécessaire pour l’objectif concerné et de la consommation habituelle du groupe de denrées spécifique. L’Ordonnance sur les additifs (OAdd) doit citer explicitement les additifs et les autoriser pour les différents groupes d’aliments, sinon ils sont interdits.

 

Pour en savoir plus sur le culte de la santé, lisez le dernier numéro de la tabula:

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