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Travailler ensemble autour de la rencontre avec l’enfant

Instigateur du programme hospitalier de protection de l’enfant CAN Team à Lausanne, le Dr. Jean-Jacques Cheseaux explique l’importance du travail en réseau pour les professionnels de santé dans les situations complexes et comment établir au mieux un «concept périnatalité».

 

Par la fédération suisse des sages-femmes

Après avoir vécu une période où la technicité de la médecine s’est imposée dans les pratiques de la naissance, les professionnels de la santé, en particulier les obstétriciens, les sages-femmes, les pédiatres, les pédopsychiatres et les psychiatres, ont constaté que le manque de temps consacré aux rapports humains avait créé une insécurité émotionnelle chez les futurs parents, responsable dans certaines situations d’une difficulté pour eux d’instaurer un lien de qualité avec leur enfant et de lui donner la place à laquelle il avait droit.

 

Le «concept périnatalité»

Ce constat est à l’origine de la volonté des professionnels de «revisiter» leurs pratiques autour de la grossesse et de la naissance d’un enfant et de développer ce qui sera appelé ci-après le «concept périnatalité». Sachant que les expériences antérieures négatives, les antécédents de maltraitance, les privations affectives, les culpabilités, les peurs de ne pas être de «bons parents», bref, tout ce qui peut constituer des vécus douloureux peuvent conduire à des complications obstétricales (accouchements prématurés, retard de croissance intra-utérine, hypertension gravidique, etc…), il devenait évident qu’il fallait offrir aux futurs parents, en particulier aux plus vulnérables, un environnement sécuritaire, un espace d’échange dans lequel chacun∙e pourrait confier ses inquiétudes sans crainte d’être jugé∙e.

 

Il est également bien connu et admis par tous actuellement, qu’un soutien efficace à la parentalité constitue un facteur de prévention essentiel d’une maltraitance future, aussi bien physique que psychologique. Cette prévention est donc devenue un véritable enjeu de santé publique et le temps de la grossesse constitue un moment favorable à ce type d’intervention.

 

Il ne fait aucun doute que chaque professionnel∙le est porteur∙euse de compétences spécifiques indispensables au bon déroulement de la grossesse, de la naissance, et du suivi de l’enfant dans son environnement familial. Mais comment pouvoir, en tant qu’obstétricien∙ne ou pédiatre, répondre au besoin d’une future mère souffrant d’une maladie psychiatrique, à celui d’un couple dans lequel règne la violence, sans l’aide d’un∙e pédopsychiatre ou d’un∙e psychiatre? Le travail, lorsqu’il reste individuel, morcelle l’intervention et aboutit à un manque de cohérence et de cohésion dans la prise en charge des familles, à l’origine même de l’insécurité évoquée précédemment.

 

La suite de l’article de Jean-Jacques Cheseaux peut être lue sous ce lien dans le No 4/2018 de la revue «Sage-femme.ch».